Sophie Cauvin, la peintre belge contemporaine, est née le 2 avril 1968 à Braine l’Alleud. Elle a fait ses humanités et a poursuivi en peinture et sculpture ses études supérieures à l’académie royale des beaux arts de Bruxelles avec Jean-Marie Mathot, Daniel Pelletti, André Ruelle et Charles Szymkowicz.
La peintre belge nous convie à une traversée de paysages intérieurs. D’emblée, c’est l’exploration des états de la matière qui frappe l’œil. Elle utilise des matériaux naturels tels que le sable, la terre, la cendre, interrogeant les trois niveaux de l’être que sont le terrestre, le céleste et l’astral, l’artiste nous donne à voir de vastes comosgonies.
La portée spirituelle des œuvres de la peintre belge surgit de la rythmique impulsée par les strates des matériaux, par les jeux entre ombre et trouée de lumière. Les griffures, les arrachages, les cautérisations visibles à même les toiles célèbrent l’explosion des formes et leur redistribution en mouvements et couleurs. Les climats de violence, de tension présents dans certains tableaux ont pour contrepoint des séries où priment l’harmonie, le dépouillement. Au travers de la figure géométrique du cercle, des chiffres effacés, des coulées de matière se libèrent des paysages cosmiques.
C’est à la naissance de la matière elle-même, au déploiement de ses possibles que nous assistons, comme si l’on remontait la durée en direction des premiers pas de l’univers, dans une inlassable quête de l’origine. L’impression d’intemporalité qui se dégage de toiles dominées par le blanc, le beige, le gris, le noir vient du souffle spirituel qui naît du creusement du sensible. Plus encore que nous permettre de voir autrement, nous dirons — en référence à l’outrenoir de pierre soulages — que la peinture de Sophie Cauvin nous incite à outre-voir le donné pour entrer dans la genèse des choses.